Égypte antique

Bien que l'Égypte antique se définisse au sens strict comme la période de l'histoire égyptienne allant de l'invention de l'écriture hiéroglyphique à la fin de l'Antiquité, cette notion se rapporte surtout à la civilisation exceptionnelle qui...



Catégories :

Histoire de l'Égypte - Égypte antique - Civilisation

Bien que l'Égypte antique se définisse au sens strict comme la période de l'histoire égyptienne allant de l'invention de l'écriture hiéroglyphique à la fin de l'Antiquité, cette notion se rapporte surtout à la civilisation exceptionnelle qui fleurit sur les bords du Nil durant plus de trois mille ans. Du rassemblement des tribus primitives qui créèrent le premier royaume pharaonique jusqu'à sa disparition peu avant l'ère chrétienne, l'Égypte antique a été le théâtre d'événements majeurs qui ont assurément influencé la culture et l'imaginaire des peuples lui ayant succédé.

Temple de Ramsès II à Abou Simbel
Hiéroglyphes liés aux constructions

Principaux sites de l'Egypte antique

Au premier abord, les trois mille ans d'histoire de l'Égypte antique semblent receler tout autant de changements que de constantes. Les périodes fastes alternent régulièrement avec des périodes d'instabilité plus ou moins prononcées. Au fil du temps, la vie de l'État pharaonique paraît cependant devenir plus chaotique. Aux cinq siècles de prospérité du Nouvel Empire succèdent sept siècles de troubles. Changements de maîtres et changements de frontières s'enchaînent jusqu'à l'avènement de la pax romana.

Pourtant le caractère le plus remarquable de l'Égypte ancienne est sa prodigieuse continuité. Car au-delà des mutations territoriales et des bouleversements politiques, cette civilisation a continué pendant plus de trois millénaires, fait unique dans l'Histoire. Depuis leurs mises en place aux débuts de l'histoire rédigée jusqu'à leurs bannissements au triomphe du Christianisme, les grands principes de la culture égyptienne se sont maintenus et préservés. Durant cette période, le mode de vie au bord du fleuve Nil a particulièrement peu évolué, toujours rythmé par la crue, les impôts et les dieux.

L'historien grec Hérodote disait que «l'Égypte est un don du Nil». Il avait observé à juste titre que le fleuve est indissociable de l'identité égyptienne antique, car sans lui l'Égypte n'existerait pas. Il était par conséquent tout naturel que les habitants de la Terre noire en fassent un dieu important de leur panthéon. D'autant plus important que ce dieu pouvait se montrer capricieux : une mauvaise crue et les récoltes étaient perdues, entraînant la famine. Avant la construction du barrage d'Assouan, les paysans ont toujours vécu dans cette crainte.

Pour pallier cette éventualité, une administration compétente s'est mise en place dès les origines. Les surplus de grains étaient prélevés par l'impôt et stockés en prévision d'années moins favorables où le besoin se ferait sentir. Une armée de scribes et d'intendants s'occupaient scrupuleusement du recouvrement. Ce corps de fonctionnaires a constitué de tous temps le principal pilier du pouvoir royal, le socle de la richesse et de la puissance du pays jusqu'aux débuts de l'industrialisation.

Au sommet de la hiérarchie, dirigeant la totalité, coordonnant les services, une seule autorité : pharaon. Le roi tire directement son pouvoir des dieux. Il est à la fois leur descendant et premier serviteur, par conséquent ne saurait être mis en doute. L'institution pharaonique est en particulier le symbole de l'unité nationale et une condition principale de la stabilité du pays (donc de son exploitation). Les envahisseurs successifs ne s'y sont pas trompés et ont constamment pris soin de sacrifier à la coutume. En se faisant couronner pharaons ils garantissaient la continuité de l'État tout en gagnant une certaine légitimité auprès du peuple.

Car le destin de celui qui occupe la fonction royale est intimement lié à celui de l'Égypte elle-même. Chaque affaiblissement du pouvoir central est potentiellement porteur de crise, tandis que chaque fois qu'un homme fort occupe le trône, la paix du royaume est assurée. Ceci pourrait expliquer la facilité avec laquelle les Égyptiens ont accepté des rois étrangers, pourvu qu'ils respectent les traditions ancestrales.

Le dispositif a prouvé sa force plus de temps que indispensable. Les siècles ont finalement révélé ses limites et ses faiblesses. Sa trop lente évolution et son incapacité à s'adapter à un environnement en mutation l'ont conduit à se faire supplanter et dominer par ses voisins. Il lui fallut attendre de nombreux siècles pour briller à nouveau d'un éclat réel mais différent, celui du monde arabe.

C'est vers la fin du Néolithique que des tribus commencent à se rassembler dans la fertile vallée du Nil, pour aboutir à la constitution de deux royaumes politiquement différents mais étroitement liés par une culture commune : la Haute-Égypte au sud, et la Basse-Égypte au nord (le Nil coule du sud vers le nord, d'où ces appellations). La tradition attribue au royaume du sud mené par Narmer l'unification du pays et l'établissement des premières institutions pharaoniques.

Le découpage de l'histoire de l'Égypte en grandes périodes et en trente et une dynasties est hérité du prêtre-historien Manéthon qui vivait dans l'Égypte du IIIe siècle avant notre ère, alors sous domination macédonienne. Les anciens Égyptiens ne faisaient pas cette distinction : pour eux la monarchie était continuelle.

  • De -2650 à -2150 : l'Ancien Empire, «âge d'or» de l'Égypte. Période particulièrement longue (env. 500 ans) où sont posées les bases de la civilisation égyptienne : arts, philosophie, religion, institutions politiques… C'est l'époque où on met en œuvre des chantiers gigantesques pour bâtir les premières pyramides.
  • De -2150 à -2060 : première période intermédiaire ; contestation de l'autorité royale et soulèvement des gouverneurs de province (nomarques). La crise politique aboutit à une guerre civile entre le nord et le sud. Montouhotep II finit par imposer la dynastie thébaine du sud.
  • De -2060 à -1785 : durant le Moyen Empire le pays retrouve une certaine sérénité propice à de nouveaux engagements militaires ainsi qu'à la floraison d'un art sobre et élégant. Règne des Senouseret (Sésostris) dont s'inspirera le célèbre «conte de Sinouhé».
  • De -1785 à -1580 : deuxième période intermédiaire ; progressivement, un peuple d'envahisseurs venus de l'Est s'installe dans le delta du Nil pour finalement fonder son propre État. Bénéficiant d'une certaine avance technologique (ils introduisent les chevaux et le char de guerre), les Hyksôs occupent le nord, fondent leur propre dynastie et soumettent les provinces du sud.

D'après la Bible, les Israélites seraient arrivés en Égypte vers -1700 et l'auraient fui 450 ans plus tard (voir l'Exode). Seule une stèle du pharaon Merenptah vers -1208 atteste de leur présence en Palestine.

  • De -1080 à -332 : troisième période intermédiaire et basse époque. L'Égypte des pharaons amorce son déclin. Affaibli par des menaces extérieures, le pouvoir est accaparé par quelques princes et prêtres qui se proclament rois. Des Libyens puis des Éthiopiens réussissent provisoirement à restaurer un semblant d'ordre qui ne dure pas. Des guerres intestines constantes font plonger le pays dans une semi-anarchie. Dynasties libyennes, koushites, de Saïs… Les Assyriens pillent Thèbes et ses grands temples. L'art, sous influence étrangère, se fait grossier et dégénère. Les Perses occupent le pays. Après une révolte complexe, Nectanébo II est le dernier pharaon autochtone.
  • De -332 à -30 : la période hellénistique (ou ptolémaïque) débute avec la libération du pays par Alexandre le Grand. Ce dernier refoule les Perses, fonde une nouvelle capitale - Alexandrie - en -331 et lance une série de chantiers. À sa mort, le général Ptolémée avec lequel il était particulièrement lié prend possession de l'Égypte et crée la dynastie des Lagides. Les Macédoniens comprennent qu'ils gouvernent un peuple aux traditions millénaires et en tirent parti : ils facilitent le culte d'Isis et de Sérapis dont la renommée atteindra Rome. En -48, pour s'attirer les bonnes grâces de César dont la gloire ne cesse de croître, le roi Ptolémée XIII fait assassiner son rival, le consul Pompée. Ce meurtre déshonorant produit l'effet inverse : César occupe la capitale et devient l'amant de la sœur-épouse du roi, Cléopâtre VII Philopator, qu'il installe sur le trône. À la mort du dictateur, la reine d'Égypte prend le parti de Marc Antoine contre Octave pour le pouvoir à Rome. Elle est finalement vaincue à Actium en -30 et rentre à Alexandrie où elle se donne la mort le 15 août.
  • -30 : Octave, neveu de César, est proclamé Empereur à Rome sous le nom d'Auguste. Il fait disparaître le fils de Cléopâtre, Ptolémée XV Césarion, dernier héritier légitime du trône. Désormais l'Égypte ne sera plus qu'une province du nouvel Empire romain.

La fin de l'histoire égyptienne antique fluctue selon le point de vue adopté. Elle s'achève :

  • d'un point de vue ethnologique, à la mort du dernier pharaon autochtone, Nectanébo II en -343 ;
  • d'un point de vue politique, à la mort du dernier souverain autonome, Ptolémée XV Césarion en -30 ;
  • d'un point de vue culturel, lors de la conversion du dernier temple égyptien en église copte, le temple d'Isis à Philæ en 535 (fermeture en 551).

Article détaillé : Géographie de l'Égypte antique.

La géographie de l'Égypte antique, d'un point de vue environnemental, est assez proche de celle de l'Égypte contemporaine. L'Égypte est un pays au climat semi-désertique dont seuls les bandes fertiles de part et d'autre du Nil, le delta et quelques oasis, sont propres à l'implantation humaine. Le reste est recouvert par le désert libyque à l'ouest , le désert égyptien à l'est et le Sinaï au nord-est .

Les frontières respectant les traditions de l'Égypte antique sont assez identiques aux frontières de l'Égypte moderne. Ainsi, dans l'Ancien Empire, le pays est délimité au nord par la Méditerranée, au sud par la première cataracte du Nil, à l'ouest par le désert libyque ainsi qu'à l'est par la mer Rouge, le Sinaï et la région de Gaza.

L'origine des premiers Égyptiens fait débat, de nombreuses théories ont été avancées à ce sujet (orientale, sub-saharienne, etc. ). La langue égyptienne fait partie des langues afro-asiatiques, dont font partie aussi les langues berbères, sémitiques et couchitiques, ce qui permet par conséquent de faire un rapprochement linguistique (de près ou de loin) entre ces différentes populations.

Article détaillé : Agriculture dans l'Égypte antique.

Il existe un surprenant paradoxe entre l'image que les Égyptiens de l'Antiquité avaient de leur agriculture et l'image qu'en avaient les visiteurs étrangers. Ainsi, tandis que les scribes dépeignent le métier d'agriculteur comme le plus harassant et ingrat des travaux manuels, les voyageurs grecs comme Hérodote et Diodore de Sicile s'extasiaient devant cette terre où les plantes semblaient pousser sans grand effort.

La vie quotidienne des Égyptiens de l'Antiquité est assez bien connue comparé à celle des autres civilisations antiques. La société égyptienne était particulièrement hiérarchisée et il existait de grandes disparités entre la vie des paysans, représentant la grande majorité des Égyptiens et vivant dans un état proche du servage, et celle de la noblesse et de la haute bourgeoisie. La vie des plus privilégiés est la mieux connue car c'est elle qui a laissé le plus de témoignages.

L'Égypte antique est une monarchie théocratique. Énormément plus qu'un roi, le pharaon est à la fois l'administrateur principal, le chef des armées, le premier magistrat et le prêtre suprême de l'Égypte. En effet, Pharaon avait une mission à remplir : mettre en œuvre la règle de Maât sur Terre, c'est-à-dire assurer l'harmonie entre les hommes et le ciel, être garant de la morale de son peuple, contribuant ainsi à assurer son éternité.

Le territoire égyptien était découpé en régions administratives, les nomes, qui étaient gouvernés au nom de pharaon par des nomarques.

Article détaillé : Art de l'Égypte antique.

L'Art de l'Égypte antique est caractérisé par une idée d'ordre : des lignes claires et simples, associées à des formes pures et des aplats de couleur. Les artistes utilisaient des lignes perpendiculaires, verticales et horizontales pour former un quadrillage et donner des proportions correctes à leurs travaux. L'art reflétait l'importance sociale, religieuse et politique. La hauteur des personnages dépendait, par exemple, de leur rôle dans la société ; principaux étaient les plus grands. Les Égyptiens ignoraient d'autre part la perspective. Le pharaon est ainsi toujours représenté comme le plus grand des hommes. De même les dieux sont plus ou moins imposants selon qu'ils sont reconnus comme plus ou moins puissants.

Voir aussi :

Mythologie et religion égyptienne

Articles détaillés : Mythologie égyptienne et religion égyptienne.

Les Égyptiens de l'Antiquité ont cherché à interpréter l'ensemble des phénomènes qu'ils pouvaient observer par le prisme de leur croyance séculaire. La notion principale pour eux est celle de cycle :

  • le cycle du jour avec le soleil renaissant chaque matin,
  • le cycle des années avec l'inondation annuelle qui pouvait être source de joie comme de malheurs (en cas de trop faible ou trop forte crue du Nil),
  • le cycle de la vie avec les naissances qui succèdent aux morts.

Voir aussi :

Article détaillé : Science de l'Égypte antique.

La science de l'Égypte antique jouissait d'un grand prestige dans les temps anciens. Elle tendait à montrer le haut degré de développement de cette civilisation et l'ampleur de ses connaissances.

L'Égypte antique dans les arts

  • Maison égyptienne, place du Caire à Paris, construite en 1805 et dont la façade reprend une frise et des têtes égyptiennes.
  • Egyptian Hall à Londres en 1812[1].

On ne compte plus le nombre impressionnant de romans dont le thème est l'Égypte antique ; citons simplement deux classiques :

En bande dessinée on peut citer :

  • GURPS Egypt ; Thomas M. Kane, Éditeur : Steve Jackson Games, 1998, langue : anglais (version originale), (ISBN 1-55634-342-6)  ;
  • Égyptis, jeu en ligne gratuit dans lequel vous incarnez un Égyptien de l'Antiquité vivant au rythme du Nil.

  • Égypte : 1156 av. J. -C. L'énigme de la tombe royale - 1997, Réunion des Musées Nationaux, Canal+ Multimédia, Cryo Interactive[9];
  • Pharaon - 1999, City builder en temps réel[10], développé par les studios Sierra/Impressions © (Cæsar III, Empereur : l'Empire du Milieu, Zeus : le Maître de l'Olympe, .. ) ;
  • Égypte II. La prophétie d'Héliopolis - 2000, Réunion des Musées Nationaux, Cryo Interactive[11].
  • Cléopâtre - 2001, Extension officielle du jeu Pharaon[12];
  • Immortal Cities : Les enfants du nil - 2004, City builder 3D, développé par les studios Tilted Mill ©[13] (Cæsar IV, Simcity Societies, .. ) ;
  • Titan Quest- 2005, THQ Inc. Développé par Iron Lore Entertainment.

  1. (en) Site sur l'Egyptian Hall
  2. [1]
  3. [2]
  4. Site sur Papyrus par Lucien de Gieter et Jean-Pol Schrauwen
  5. Synopsis de la BD, blakeetmortimer. com. URL accédée le 19 décembre 2008
  6. Synopsis de la BD
  7. Synopsis de la BD sur le site de l'éditeur
  8. Résumé coinbdcom. URL accédée le 19 décembre 2008
  9. Test du jeu "Egypte 1156 av. J. -C. " jeuxvideopc. com. URL accédée le 19 décembre 2008.
  10. Test du jeu "Pharaon" jeuxvideo. com. URL accédée le 19 décembre 2008.
  11. Test du jeu "Egypte II" jeuxvideo. com. URL accédée le 19 décembre 2008.
  12. Test du jeu "Cléopâtre" jeuxvideo. com. URL accédée le 19 décembre 2008.
  13. Test du jeu "Immortal Cities : Les enfants du nil" jeuxvideo. com. URL accédée le 19 décembre 2008.

Catégorie Égypte antique de l'annuaire dmoz


Recherche sur Google Images :



"la mort en egypte antique"

L'image ci-contre est extraite du site linternaute.com

Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur.

Voir l'image en taille réelle (540 x 358 - 251 ko - jpg)

Refaire la recherche sur Google Images

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89gypte_antique.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 27/11/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu