Scorpiones

Les scorpions sont un ordre d'arthropodes de la classe des arachnides. Ils se distinguent des araignées par leurs pédipalpes en pinces et par l'aiguillon venimeux qu'ils portent au bout de leur abdomen.



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Scorpiones

Les scorpions (ou Scorpiones en latin) sont un ordre d'arthropodes de la classe des arachnides. Ils se distinguent des araignées par leurs pédipalpes en pinces et par l'aiguillon venimeux qu'ils portent au bout de leur abdomen.

Écologie

Habitat

Les espèces actuelles sont toutes terrestres et on les rencontre dans une zone limitée au nord comme au sud aux environs du 50e degré de latitude.

Les scorpions sont des animaux spécifiquement résistants que ce soit au froid, à la chaleur, au jeûne ou même aux radiations ionisantes (plus de 150 fois la dose mortelle pour l'homme : 900 Gy contre 6). Ils ont une grande faculté d'adaptation qui leur a permis de s'installer sur l'ensemble des continents et dans l'ensemble des biotopes y compris sous la neige et des zones marines intertidales. On peut autant les trouver à 800 m de profondeur qu'à 5 500 m d'altitude. La plus forte concentration de scorpions se trouve dans l'hémisphère sud, et on les trouve en particulier dans les régions chaudes.

En France, on en trouve dans le Sud, ils sont dans les caves pendant l'hiver et remontent dans les habitations l'été.

Leur absence totale de Nouvelle-Zélande dénote une intéressante similarité avec la répartition des mammifères. (chat du désert)

Activité

Leur activité est principalement nocturne et crépusculaire.

Les scorpions sont des prédateurs principalement insectivores. Ils se nourrissent seulement de proies vivantes qu'ils paralysent avec leur venin ou maintiennent solidement entre leurs pinces (appelées pédipalpes). Ils utilisent cependant leur venin avec parcimonie, le stock mettant deux semaines à se reconstituer. La piqûre de l'aiguillon caudal, particulièrement douloureuse, produit des accidents qui peuvent devenir mortels pour l'homme, en particulier lorsqu'il s'agit des grands Androctonus d'Afrique et Centruroides d'Amérique du Sud.

On les trouve sous les pierres, dans les lieux arides, dans les vieux murs, mais quelques-uns y préfèrent les habitations : ils peuvent se cacher sous les lits.

Cycle de vie et reproduction

La plupart des scorpions se reproduisent par reproduction sexuée, mais quelques espèces sont parthénogénétiques, des œufs non fécondés donnant naissance à des jeunes.

Le dimorphisme sexuel est faible, les mâles sont quelquefois plus élancés avec une queue plus fine et des segments plus longs, mais seuls des détails anatomiques subtils permettent aux spécialistes de distinguer à coup sûr les sexes.

Lors de la parade, mâle et femelle se tiennent par les pinces et semblent exécuter une danse qui permet en fait au mâle de tirer la femelle vers un lieu propice où il va déposer son spermatophore (baguette de quelques millimètres à un centimètre selon les espèces) qu'il colle au sol. Le mâle doit ensuite amener la femelle précisément au-dessus de ce spermatophore pour qu'il rentre dans ses organes sexuels. Il peut arriver que la femelle dévore le mâle à la fin de cette danse.

Les scorpions sont vivipares ou ovovivipares et donnent naissance à chaque portée selon les espèces entre trois et plus d'une centaine de petits nommés pullus que la femelle porte sur son dos de quelques jours à quelques mois.

Comme l'ensemble des animaux possédant un exosquelette, la croissance se fait par mues successives. Les jeunes scorpions muent régulièrement jusqu'à l'âge adulte ; à partir de ce moment, les mues seront plus espacées dans le temps.

Un scorpion vit entre 3 et 10 ans selon les espèces, les plus grandes vivant plus longtemps.

Idée fausse concernant le suicide des scorpions

La croyance selon laquelle les scorpions se suicideraient quand ils sont entourés par le feu nous vient de l'Antiquité et est répandue dans les pays où ces animaux existent. Elle est cependant incorrecte puisque le venin n'a aucun effet sur le scorpion lui-même, ni même sur d'autres scorpions de son espèce (à moins d'être directement injecté dans le ganglion nerveux, ce qui est plutôt improbable en dehors d'un laboratoire). L'idée fausse peut venir du fait que les scorpions sont poïkilothermes (à sang froid)  : quand ils sont exposés à des températures élevées, leur métabolisme fonctionne mal. Ils sont alors pris de spasmes violents, et on est alors porté à croire qu'ils se frappent eux-mêmes.

Il est aussi faux que l'alcool amène les scorpions à se frapper jusqu'à la mort.

Galerie photos


Anatomie

Morphologie

Le corps d'un scorpion est divisé en trois parties : le céphalothorax (ou prosoma), le mésosoma et le métasoma (certains regroupent ces 2 derniers en abdomen ou opisthosoma).

Les pattes locomotrices sont composées de huit articles et se terminent par une paire de griffes.

Les pédipalpes fréquemment nommés «pinces» servent essentiellement pour la capture des proies mais également lors des danses nuptiales. Ils sont divisés en six segments. Le premier est la pince elle-même, divisée en un doigt fixe (tibia) et un doigt mobile (tarse). Leur taille fluctue fortement selon les espèces.

Les peignes, organes spécifiques aux scorpions sont recouverts de milliers de capteurs chimiques. Leurs fonctions sont mal connues, ils servent à détecter la texture et probablement d'autres caractéristiques du sol.

La cuticule des scorpions qui forme leur exosquelette, a la particularité d'être fluorescente en lumière noire (UV 350-370 nm). Cette fluorescence due à la structure même de la cuticule se conserve à la mort de l'animal, et certains fossiles sont toujours fluorescents.

Venin

Toutes les espèces de scorpions sont venimeuses et la quasi totalité des espèces utilisent des venins neurotoxiques (à l'exception d'Hemiscorpius lepturus qui possède un venin cytotoxique). Les neurotoxiques utilisés sont généralement de petites protéines et des ions sodium et potassium qui vont interférer avec le dispositif nerveux de la victime[1]. Leur action est généralement particulièrement rapide.

Le venin des scorpions est spécifiquement efficace contre les autres arthropodes mais peu contre les humains. Les piqûres chez ces derniers ne produiront que des effets locaux divers : douleur, engourdissement et gonflements. Cependant, quelques espèces, surtout de la famille Buthidæ peuvent être plus dangereux. Parmi les espèces les plus dangereuses pour l'homme citons le Leiurus quinquestriatus, et les espèces des genres Parabuthus, Buthus, Tityus, Centruroides et Androctonus.

En général, les scorpions ne peuvent injecter assez de venin pour tuer des adultes en bonne santé sauf pour les espèces particulièrement toxiques. Par contre, les enfants, les personnes âgées et les personnes malades sont plus exposées. Le danger d'une allergie au venin existe pour certaines espèces. Généralement, les scorpions ne piquent que s'ils se sentent menacés et préfèrent fréquemment prendre la fuite, mais l'agressivité change suivant les espèces. Les espèces les plus dangereuses se trouvent au Sahara. À titre d'exemple, selon les statistiques du ministère de la santé algérien, sur 45 391 personnes piquées par des scorpions, 62 sont mortes en 2006. Au Maroc on compte plus de 80 personnes mortes durant l'année 2006. Alors que durant des années records au Mexique, il a été fait état de 1000 morts en une seule année.

Les signes peuvent aller d'une simple douleur sur le point de ponction à des signes généraux sévères, à type de troubles de la coordination des mouvements, troubles visuels ou œdèmes pulmonaires[2].

Le traitement des formes graves requièrent une hospitalisation en milieu spécialisé avec administration de fortes doses de benzodiazépines[3]. L'utilisation de sérum anti-venimeux, quand il est disponible, permet la rétrocédation rapide des symptômes[2].

Toxicité du venin de scorpions d'importance médicale selon leur dose létale 50 (en mg)

  • Leiurus quinquestriatus .................... 0.25
  • Androtonus mauretanicus ................. 0.31
  • Androctonus bicolor ......................... 0.31
  • Androctonus australis ...................... 0.32
  • Centruroides santa maria ................. 0.39
  • Androctonus crassicauda ................ 0.40
  • Tityus serrulatus ............................. 0.43
  • Tityus stigmurus ............................. 0.43
  • Buthiscus bicalcaratus .................... 0.60
  • Centruroides limpidus tecomanas ..... 0.69
  • Androctonus amoreuxi ..................... 0.75
  • Mesobuthus martensii ..................... 0.80
  • Buthus occitanus tunetanus ............. 0.90
  • Centruroides sculpturatus ................ 1.12
  • Buthus mardochei ........................... 1.50
  • Tityus trinitatis ................................. 2.0
  • Mesobuthus tamulus ....................... 2.25
  • Parabuthus transvaalensis ............... 4.25

(Ici sont présentés uniquement les tests de venins en injection sous-cutané "SC". Le modèle le plus près de la réalité quand une piqûre de scorpion survient)

Taxonomie

Caractéristiques

On entend sous le terme général de scorpions non seulement les vrais scorpions (scorpio), mais également l'ensemble des arachnides de l'ordre des scorpionides, caractérisés par :

Origines

Les scorpions font leur apparition il y a 450 millions d'années au Silurien : ce sont les premiers arthropodes terrestres connus. À cette époque, ils sont aquatiques ou du moins amphibies, pourvus de branchies et d'yeux latéraux.

Le Pterygotus ou «scorpion de mer» était un arthropode marin d'environ 2 mètres de long.

Les scorpions passent ensuite à une existence seulement terrestre avec poumons et de griffes, entre −380 millions et −350 millions d'années (Carbonifère - Dévonien).

Classification

Tous les scorpions actuels sont classés dans l'infra-ordre des Orthosterni [4].

Branchioscorpionina

Neoscorpii

Liens externes

Notes et références

  1. Rodríguez de la Vega RC, Possani LD, Overview of scorpion toxins specific for Na+ channels and related peptides : biodiversity, structure-function relationships and evolution, Toxicon, 2005;46 :831-844
  2. Curry SC, Vance MV, Ryan PJ, Kunkel DB, Northey WT, Envenomation by the scorpion Centruroides sculpturatus, J Toxicol Clin Toxicol, 1983;21 :417-449
  3. Gibly R, Williams M, Walter FG, McNally J, Conroy C, Berg RA, Continuous intravenous midazolam infusion for Centruroides exilicauda scorpion envenomation, Ann Emerg Med, 1999;34 :620-625
  4. Gérard Dupré 2007 :Conspectus genericus scorpionorum 1758–2006 (Arachnida : Scorpiones) Euscorpius 50 pp 1-33.
  1. ˆ Benton, T. G. (1991). "The Life History of Euscorpius Flavicaudis (Scorpiones, Chactidæ) ". The Journal of Arachnology 19 : 105–110. http ://www. americanarachnology. org/JoA_free/JoA_v19_n2%20/JoA_v19_p105. pdf. Retrieved on 13 June 2008.
  2. ˆ Rein, Jan Ove (2000). "Euscorpius flavicaudis". The Scorpion Files. Norwegian University of Science and Technology. Retrieved on 2008-06-13.
  3. ˆ Skorpios, Henry George Liddell, Robert Scott, A Greek-English Lexicon, at Perseus
  4. ˆ http ://insects. tamu. edu/extension/bulletins/l-1678. html
  5. ˆ Prchal, Steve. "Pepe the Two Tailed Scorpion". Sonoran Arthropod Studies Institute. Retrieved on 2008-06-13.
  6. ˆ Hickman Jr., Cleveland P. ; Larry S. Roberts, Allan Larson, Helen I'Anson, David Eisenhour (2005-02-01). Integrated Principles of Zoology (13 ed. ). McGraw-Hill Science/Engineering/Math. pp. 380. ISBN 978-0-07-310174-3.
  7. ˆ Lourenco, W. R. (2000). "Reproduction in scorpions, with special reference to parthenogenesis". European Arachnology : 71–85.
  8. ˆ Hadley, Neil F. (1970). "Water Relations of the Desert Scorpion, Hadrurus Arizonensis". The Journal of Experimental Biology 53 : 547–558. http ://jeb. biologists. org/cgi/reprint/53/3/547. pdf. Retrieved on 13 June 2008.
  9. ˆ Hoshino, K. ; A. T. V. Moura & H. M. G. De Paula (2006). "Selection of Environmental Temperature by the Yellow Scorpion Tityus serrulatus Lutz & Mello, 1922 (Scorpiones, Buthidæ) ". Journal of Venomous Animals and Toxins including Tropical Diseases 12 (1)  : 59–66. doi :10.1590/S1678-91992006000100005. http ://www. scielo. br/pdf/jvatitd/v12n1/28301. pdf. Retrieved on 13 June 2008.
  10. ˆ "Scorpions". Australian Museum. Retrieved on 2008-06-13.
  11. ˆ Cheng, David; Judith A Dattaro & Ramy Yakobi (2007-11-08). "Scorpion Sting". eMedicine. Retrieved on 2008-06-13.
  12. ˆ Rein, Jan Ove (1993). "Sting use in two species of Parabuthus scorpions (Buthidæ) ". The Journal of Arachnology 21 (1)  : 60–63. http ://www. americanarachnology. org/JoA_free/JoA_v21_n1/JoA_v21_p60. pdf. Retrieved on 13 June 2008.
  13. ˆ "Insects and Scorpions". The National Institute for Occupational Safety and Health (2008-10-22). Retrieved on 2008-11-04.
  14. ˆ Bawaskar, H. S. (1999-03-15). Scorpion Sting : Clinical Manifestations, Management and Literature. Sangam Books Ltd. ISBN 978-81-7154-718-0.
  15. ˆ "The Biology of Scorpions". Stanford University Press (1990).
  16. ˆ Waggoner, Ben. "Eurypterida". Regents of the University of California. Retrieved on 2008-06-13.
  17. ˆ Stachel, Shawn J; Scott A Stockwell and David L Van Vranken (August 1999). "The fluorescence of scorpions and cataractogenesis". Chemistry & Biology (Cell Press) 6 : 531–539. doi :10.1016/S1074-5521 (99) 80085-4. http ://www. chembiol. com/content/article/abstract?uid=PIIS1074552199800854. Retrieved on 17 June 2008.
  18. ˆ Hadley, Neil F. ; Stanley C. Williams (July 1968). "Surface Activities of Some North American Scorpions in Relation to Feeding". Ecology (Ecological Society of America) 49 (4)  : 726–734. doi :10.2307/1935535. http ://www. jstor. org/pss/1935535. Retrieved on 17 June 2008.
  19. ˆ Soleglad, Michæl E. ; Victor Fet (2003). "High-level systematics and phylogeny of the extant scorpions (Scorpiones : Orthosterni) " (multiple parts). Euscorpius (Marshall University) 11 : 1–175. http ://www. science. marshall. edu/fet/euscorpius/pubs. htm. Retrieved on 13 June 2008.
  20. ˆ Scott A. Stockwell, 1989. Revision of the Phylogeny and Higher Classification of Scorpions (Chelicerata). Ph. D. Dissertation, University of California, Berkeley
  21. ˆ Soleglad, Michæl E. ; Victor Fet & F. Kovařík (2005). "The systematic position of the scorpion genera Heteroscorpion Birula, 1903 and Urodacus Peters, 1861 (Scorpiones : Scorpionoidea) ". Euscorpius (Marshall University) 20 : 1–38. http ://www. science. marshall. edu/fet/euscorpius/p2005_20. pdf. Retrieved on 13 June 2008.

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