Sculpture en Égypte antique

Instinctivement nous associons à la civilisation égyptienne antique, les pyramides. Cependant, il serait réducteur de ne considérer l'art égyptien que sous l'angle de l'architecture et d'occulter ainsi d'autres disciplines, comme la sculpture.



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Instinctivement nous associons à la civilisation égyptienne antique, les pyramides. Cependant, il serait réducteur de ne considérer l'art égyptien que sous l'angle de l'architecture et d'occulter ainsi d'autres disciplines, comme la sculpture.

Cette discipline peut se définir, au sens moderne du terme, comme le travail d'un matériau pour représenter une réalité en trois dimensions.

Cet article traite des statues en pied, certes, mais également des masques ou encore des bas-reliefs ; quoique habituellement dans les ouvrages d'histoire de l'art on regroupe rarement le bas-relief avec la statuaire, mais plutôt avec la peinture.

Confection des sculptures

Supports

Statuaire

Les sculptures égyptiennes ont été réalisées sur différents supports. Ainsi, l'ivoire et le bois ont été utilisés depuis la préhistoire jusqu'à la période dynastique. Au contraire de la statuaire africaine primitive, la forme du support (tronc d'arbre, défense en ivoire) n'influence plus la forme de la représentation de la statue, dès la IVe dynastie. On note même qu'à partir du règne de , dernier roi de la Ire dynastie, le sujet pose dans l'attitude classique de l'homme debout, le pied gauche en avant.

Cependant, les égyptiens prirent rapidement conscience de la fragilité de tels matériaux, surtout après l'incendie volontaire des tombes de la Ire dynastie à Abydos. Aussi, assiste-t-on à l'avènement de la sculpture en pierre. Les artistes pouvaient tailler dans des roches assez tendres, comme le calcaire, la stéatite ou la serpentine, mais ils n'hésitaient pas à s'attaquer à des roches plus dures, mais plus nobles, comme l'albâtre, le granite, le basalte, le quartzite et le schiste.

Bas-relief

La paroi ne formait pas seulement le support sur lequel on sculptait. Effectivement, celle-ci était lissée, les inégalités étaient comblées par du plâtre, puis elle était recouverte, entièrement, d'une mince couche d'enduit à base de plâtre.

Techniques

Grâce aux statues inachevées, retrouvées au cours des fouilles, ainsi qu'aux indices laissés sur les bas-reliefs des mastabas, les archéologues ont été mis en présence des différentes étapes de fabrication de la sculpture[1].

Statuaire

Le passage d'une statuaire en ivoire ou en bois à une statuaire monolithique a entraîné une évolution certaine des techniques. Effectivement, quand on travaille le bois, on peut tailler les éléments scindément, tandis que si on travaille la pierre, on est amené à sculpter dans la masse. Concrètement, pour représenter un sceptre tenu en main, avec la première technique, l'artisan réalisera un trou dans la main représentée en poing, et y insérera le sceptre taillé scindément. Avec la seconde méthode, le sceptre et le poing seront réalisés en même temps et d'une seule pièce.

Pour réaliser une sculpture en pierre, plusieurs étapes étaient nécessaires. Sur le bloc de pierre étaient dans un premier temps tracés, en rouge, les contours de la statue. Après avoir dégagé la silhouette préalablement esquissée en tapant avec une pierre plus dure, les artistes effectuaient un premier polissage. Ils utilisaient pour cela une pierre et une pâte abrasive à base de poudre de quartz. Dans un deuxième temps, avec une scie, la silhouette était retaillée, pour que les lignes rouges ne soient plus apparentes. Un second polissage avait alors lieu. Enfin, l'artiste sculptait les détails. Le creux entre les jambes d'une statue était ainsi obtenu en faisant rouler un tube creux. Les éléments qui devaient être percés (yeux, oreilles, etc. ) l'étaient au moyen d'un foret de silex. Le travail s'achevait par un dernier polissage.

Bas-relief

Après avoir préparé la surface, les motifs sont esquissés par un trait de peinture rouge, ou plus rarement noire ou jaune.

Par la suite, il existe trois méthodes de sculpture :

L'artiste a trois outils : un maillet de bois (qui n'est pas toujours utilisé), un ciseau de cuivre pur et un polissoir.

Bien des bas-reliefs et des sculptures étaient peints, aussi, les technique de sculpture et de peinture, quoique différentes, sont elles complémentaires.

Peinture

L'artiste utilise des petits bols de peinture pour les mélanges et des tiges de bois (nervures de palme) pour appliquer la peinture. La technique de peinture dite détrempée fut l'unique utilisée en Égypte antique.

La peinture est obtenue en mélangeant eau, adhésifs (blanc d'œufs ou gomme végétale) et pigments en poudre :

Les couleurs sont employées en aplats.

La sculpture, nécessitait par conséquent des savoirs-faire nombreux et spécifiques que les artistes possédaient.

Statut des artistes

Le "scribe accroupi" (détail)

Les artistes étaient constitués particulièrement jeunes, apprenant leur métier de père en fils. Aidés par des scribes dans leur travail, les sculpteurs étaient tenus de représenter correctement les inscriptions hiéroglyphiques. Ils travaillaient en équipe, sans hiérarchie ni reconnaissance du travail personnel.

Vivant sous la dépendance du pharaon, les équipes de sculpteurs étaient nourries, logées et vêtues. Cela témoigne d'une marque de respect envers eux.

Qualifié de «sânkh», ce qui veut dire celui qui fait vivre, le sculpteur a une fonction toute spécifique qui est dû à la symbolique de la sculpture. À l'image de Ptah de Memphis, le dieu créateur par excellence et le dieu patron des artistes, le sculpteur organise la matière.

Symbolique des sculptures

Symbolique de la fertilité

Les premières statuettes mettaient déjà en avant cette dimension. Effectivement, les statues archaïques représentaient la fécondité en mettant en évidence lesn formes féminines. Hanches, ventre, seins étaient exagérément représentés tandis que le reste du corps était fréquemment grossièrement figuré.

Le thème de la mère allaitant apparait sous la XIe et la XIIe dynastie. Quoique ce sujet soit propre aux statues privées, il renvoie à Isis allaitant son fils Horus en secret, pour qu'il échappe à son oncle Seth.

Symbolique du bonheur conjugal et familial

Statue de Rahotep - Musée égyptien du Caire
Statue de Nefret - Musée égyptien du Caire

Les statues des époux Rahotep et Nefret[2] sont particulièrement révélatrices de cette symbolique. L'ensemble des deux sont représentés assis sur un siège à dossier, cependant on note, à travers le choix des couleurs et des formes, que Nefret semble plus effacée que son époux. En effet, Rahotep, de forte carrure, est représenté avec le souci de bien affirmer sa position hiérarchique dans le couple. Sa silhouette est anguleuse, ce qui accentue la largeur de ses épaules et sa carnation ocre, particulièrement visible car il n'est vêtu que d'un pagne, tranche avec le dossier blanc de son siège. Le corps de Nefret, de carnation pâle, est représenté tout en rondeur et vêtu d'une longue tunique blanche, ce qui la rend bien moins visible que son mari. Néanmoins, sa parure est bien plus riche que celle de Rahotep. Douceur et beauté émane d'elle.

Il en va de même de la sculpture représentant la famille du nain Seneb[3]. Le sculpteur s'est en effet arrangé pour que Seneb et sa femme (qui a une taille normale) soient à la même hauteur, dans la mesure où il était contraire aux conventions habituelles de représenter l'épouse plus grande que son mari.

Symbolique du pouvoir

La statuaire visait à exprimer les hautes qualités du pharaon mais aussi le poids de la charge qu'il assume. La statue de Montouhotep Ier représente le roi sur son trône, les bras croisés dans l'attitude d'Osiris. Son corps massif exprime sa puissance.

Sur d'autres sculptures, la sévérité et la dignité du monarque sont rendues par la fermeté de la bouche et le regard hautain.

Pour bien marquer leur caractère divin, certains pharaons ont prété leur visage à des statues de dieux ou ont été figuré en Osiris.

Réalité conférée par la statuaire

En Égypte antique, la véritable réalité est celle du concept intellectuel[4]". Effectivement, l'artiste cherche à transcender grâce à des codes artistiques notre vision incomplète et instantanée, pour nous faire saisir la réalité conceptuelle du sujet représenté. Ainsi sur un bas-relief, la sculpture d'un homme, grâce au principe d'association des points de vue, se faisait ainsi :

La symbolique des sculpture était particulièrement forte : elle servait à guider les morts dans l'au-delà ou leur permettait de revivre des moments de leur existence passée. La statuaire égyptienne ne devait en aucun cas évoquer l'immobilité, c'est pourquoi on ne trouve pas de caryatides en Égypte avant la IIIe dynastie. Effectivement, se servir de la sculpture d'une personne comme colonne serait la condamner à l'immobilité éternelle[5].

Les statues incarnaient aussi des dieux, et étaient vénérées à ce titre.

La gravure du nom sur la sculpure d'un spécifique était l'ultime et indispensable étape conferrant la réalité au sujet choisi.

Évolution de la sculpture dans l'Égypte antique

Bibliographie

Le majordome Kéti
(VIe dynastie)

Notes

  1. Cf. J. Vandier, Manuel d'archéologie égyptienne, III, Paris, 1958, pp. 3-13.
  2. Statues de Rahotep et de Nefret - Musée égyptien du Caire ; Calcaire, 1, 20 m.
  3. Le nain Seneb et sa famille - Musée égyptien du Caire ; Calcaire, 0, 33 m.
  4. Cf. Claire Lalouette, L'art égyptien, Presses Universitaires de France, "Que sais-je ?", 1981, (1re édition), pp. 87-88.
  5. Cf. Claire Lalouette, L'art égyptien, Presses Universitaires de France, "Que sais-je ?", 1981, (1ère édition), p. 62.

Voir aussi

Liens externes



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