Copte
Le copte est une langue afro-asiatique descendant de l'égyptien ancien. Elle est la langue liturgique des chrétiens d'Égypte : les coptes.
Le copte est une langue afro-asiatique descendant de l'égyptien ancien. Elle est la langue liturgique des chrétiens d'Égypte : les coptes.
Étymologie
Le terme copte vient du mot grec Αἰγύπτιος / Aigúptios qui veut dire Égyptien, déformé (après syncope phonétique) par les Coptes en Kuptios puis, suite aux conquêtes arabes de 641, en ???? Qibṭ, prononcé Hipt en Basse-Égypte et Gibt en Haute-Égypte et au Caire. C'est cette dernière forme qui, empruntée par le français, donne l'ethnonyme Copte, lequel sert aussi à désigner la langue.
Les sources disponibles
La langue copte est l'unique descendance de l'égyptien ancien. C'est par conséquent une langue afro-asiatique, chamitique bien que cette théorie soit réfutée par certains linguistes comme Théophile Obenga. On compte plusieurs dialectes :
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Seul le bohaïrique est toujours utilisé et seulement dans la liturgie. Il a remplacé, comme langue liturgique, le sahidique au XIe siècle. C'est à partir de ce choix que l'émergence d'une identité copte contemporaine a certainement pu se faire.
Les documents de Nag-Hammadi sont en sahidique ancien.
D'autre part, le mot sa'id vient d'un mot copte/égyptien désignant la fleur du désert égyptien fleurissant en quelques heures sous l'effet d'une pluie passagère, et se flétrissant aussi rapidement.
Enfin, la valeur sémantique de certains hiéroglyphes s'appuie sur la connaissance qu'avaient les Égyptiens de la nature[1], ce qui laisserait supposer que la linguistique diachronique devrait être multidisciplinaire.
L'étude de la grammaire copte s'appuie sur deux démarches linguistiques, diachronique et synchronique, dont le choix reste sujet à controverse. Les deux démarches partent du principe que l'étude des dialectes sert à remonter à la grammaire copte originelle. À défaut de cette investigation, les chercheurs en sont réduits à ne se focaliser que sur le copte liturgique, qui serait une normalisation plus ou moins arbitraire de la langue copte antique.
On retrouve ce cas de figure dans d'autres disciplines, comme par exemple :
- l'étude du sanskrit où la normalisation de la grammaire date de l'époque de Panini,
- l'étude de l'hébreu où la normalisation prend le nom de Massora,
- l'étude du latin normalisé au Xe siècle,
- l'étude de l'arabe normalisé par la grammaire coranique.
La première démarche est la linguistique synchronique : les dialectes sont en premier lieu repérés géographiquement, puis étudiés comparé au contexte historique local. Ainsi parlera-t-on de copte "subakhmimique", de copte "mésokémite" ou "crypto-méso-kémite".
L'analyse diachronique du copte[2]
La seconde démarche est la linguistique diachronique. C'est celle qu'a utilisée Champollion[3] pour déchiffrer les hiéroglyphes. Elle consiste à étudier la généalogie des langues, surtout de leurs structures grammaticales. Dans cette démarche, les recherches ont permis d'établir des invariants grammaticaux remarquables entre les textes hiéroglyphiques des pyramides[4] et les structures grammaticales des dialectes coptes.
En l'occurrence, la liste de ces invariants est scindable en deux types :
- les invariants qu'on retrouve uniformément dans l'ensemble des dialectes du copte, nommés pandialectaux ;
- les invariants qu'on retrouve dans un dialecte plus qu'un autre : les invariants dialectaux. À ce titre, le bohaïrique renvoie le plus à des archaïsmes.
Une liste non-exhaustive d'invariants :
- le participe conjonctif : la structure est comparable à "idaafa" en arabe, et se traduirait en français par des mots composés du type "porte-monnaie" ou "monte-charge". On y trouve une partie nominale et une partie verbale ;
- l'infinitif à valeur d'impératif (utilisé pour "baliser" le début des versets des textes des pyramides) ;
- l'ampliatif post-fixé ;
- l'effet "sandhi", ou modification lexicale des préfixes et suffixes avant agglutination. C'est un effet identifié à l'étude du sanskrit ;
- le genre toujours masculin de l'infinitif en copte, quoique le genre féminin existe.
Écriture et prononciation
La langue copte s'écrit au moyen de l'alphabet copte, identique au grec et complété par sept caractères démotiques qui servent à noter des phonèmes que l'alphabet grec ne pouvait rendre. Naturellement, il est logique d'étudier la prononciation de l'alphabet par étude du démotique. Cependant, cette démarche est contestée.
Notes et références
- ↑ il semble que les Égyptiens avaient répertorié et catégorisé les animaux, et avaient cherché à décrire leurs comportements, inaugurant l'éthologie animale des siècles avant Konrad Lorentz
- ↑ Conférence de M. Gérard Roquet, (École Pratique des Hautes Études, Paris).
- ↑ «Je me livre entièrement au copte. Je veux savoir l'égyptien comme mon français parce que sur cette langue sera basé mon grand travail sur les papyrus égyptiens», voir l'article Champollion.
- ↑ les coffin texts de James Peter Allen
Références bibliographiques
- Pierre du Bourguet, Les Coptes, Que sais-je ? n° 2398, 1989
- Richard Smith, A concise Coptic-English lexicon, SBL resources for biblical study 35 (ISBN 0884140393) ;
- James Peter Allen, The Ancient Egyptian Pyramid Texts (ISBN 1589831829) ;
- Thomas O. Lambdin, Introduction to Sahidic Coptic, Mercer University Press., Macon, Ga. (ISBN 0865540489) ;
- J. Vergote. Peeters, Grammaire Copte, vol. Ia, Ib, IIa, IIb., Leuven, 1992 (ISBN 9068314254) ;
- Jaroslav Cerný and Sarah Isrælit Groll, A Late Egyptian Grammar, Biblical Institude Press, Rome, 1984 ;
- W. E. Crum, Coptic Dictionary, Oxford University Press, New York, 1939, 2000 (ISBN 0198644043) ;
- Magdi Sami, Histoire des Coptes d'Égypte, 2005.
- M. Gerspach, Les tapisseries coptes, Quantin, Paris, 1890.
Voir aussi
Liens externes
- Ecole des Langues et Civilisations de l'Orient Ancien L'ELCOA à Paris offre une formation complète en langue copte.
- L'Égypte copte par Marie-Hélène Rutschowscaya, Conservateur en chef au département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre chargée de la section copte ;
- Coptipedia De nombreux texte traduit du Copte (via l'arabe ou le grec) surtout le Synaxaire ou des homélies (Saint Pacome, Saint Macaire, ... ) ;
- France-copte. net Par Mikhail David, Jeune de la communauté Copte en France, Grand site avec Encyclopédie Copte et pleins d'autres renseignements sur les Coptes.
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