Justice dans l'Égypte antique

Dans l'Égypte antique, les grands procès intentés contre ceux qui mettent en danger la sécurité de l'État sont positionnés sous la jurisprudence de Pharaon, qui délègue à son vizir, le premier magistrat ainsi qu'à ses assesseurs, de rendre...



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Dans l'Égypte antique, les grands procès intentés contre ceux qui mettent en danger la sécurité de l'État sont positionnés sous la jurisprudence de Pharaon, qui délègue à son vizir, le premier magistrat ainsi qu'à ses assesseurs, de rendre la justice de Maât au nom de Pharaon.

Mais lorsqu'il s'agit de délits mineurs qui ne menacent pas sérieusement la paix civile, la justice est rendue par des magistrats locaux, tels les «préposés aux querelles»[1], ou des représentants de la communauté où l'infraction a été commise. Ces tribunaux règlent le plus souvent les problèmes sans avoir recours aux fonctionnaires de l'État.

Les livres des sagesses disent :

«N'accorde pas une attention exagérée à celui qui possède de beaux vêtements et ne méprise pas celui qui est couvert de haillons. N'accepte pas les dons de l'homme puissant et ne persécute pas le faible à ton profit. La justice est un don divin.»

Dans la réalité, les pauvres sont plus défavorisés même si leur éloquence leur laisse quelquefois une chance de faire valoir leur bon droit. La corruption est un autre élément ; les pots-de-vin sont monnaie courante, en particulier à partir de la fin du Nouvel Empire : graisser la patte est quelquefois un moyen suffisant pour obtenir gain de cause. C'est pourquoi les communautés d'artisans ne souhaitent pas, à moins d'un délit majeur dépassant leurs compétences, faire appel aux fonctionnaires de l'État, trop corrompus à leurs yeux.

On ne dispose guère de documents permettant d'affirmer que l'ensemble des communautés égyptiennes pratiquaient une forme de justice locale dans les cas de délits mineurs. Grâce à des ostraca retrouvés dans le village des artisans de Deir el-Médineh, on peut cependant se faire une idée plus précise de telles procédures.

Dispositif judiciaire

Le dispositif judiciaire comportait une large variété de sanctions susceptibles d'être infligées aux malfaiteurs. Appliquée uniquement dans les cas les plus graves, la peine capitale, par empalement, crémation, décapitation ou suicide forcé, était prononcée seulement par Pharaon. Dans les cas les moins graves, les peines, cumulables- pouvaient être la réquisition de la force de travail ou des biens du condamné, la privation de son nom ou de ses droits funéraires, l'emprisonnement, le bannissement ou encore les châtiments corporels, le plus souvent cent coups de bâton ou la mutilation du nez ou des oreilles.

Torture

La torture a incontestablement existé dans l'Égypte antique, appliquée selon trois niveaux. Tout d'abord, le suspect récalcitrant recevait des coups de gourdin. Par la suite, s'il ne voulait pas confirmer sa participation à l'affaire, il était fustigé avec une baguette spéciale nommée djenen. Enfin, on en venait à la torsion des poignets et des chevilles, cette étape déliant le plus souvent la langue des accusés les moins loquaces.

La torture est peu attestée dans les documents judiciaires d'époque ; elle n'est en fait mentionnée explicitement qu'à propos du célèbre procès des pilleurs de tombes et des temples royaux de la nécropole thébaine à la fin de la dynastie ramesside. Cette répugnance à la mentionner explicitement s'explique par deux raisons :

C'est ainsi que, pendant plus de trois mille ans, les rédigés égyptiens rappellent aux mortels les maximes qui feront d'eux des sages. Pharaon doit par conséquent poursuivre les fauteurs de troubles, qu'ils soient étrangers ou égyptiens.

Un cas spécifique de torture semble avoir néanmoins échappé à cette interdiction générale : celui des châtiments infligés lors des redditions de comptes. Ces scènes, qu'on rencontre de l'Ancien au Nouvel Empire, évoquent toutes une atmosphère de violence et soulignent la rudesse avec laquelle les gardes traitaient les présumés coupables. Dans deux mastabas de la VIe dynastie, il existe des représentations de personnages attachés à des poteaux et s'apprêtant à subir la bastonnade. Dans les deux cas, le poteau servant de pilori est surmonté de deux têtes figurant à l'évidence un Asiatique et un Africain. La symbolique est claire : tout comme les ennemis étrangers, les Égyptiens qui ont enfreint la loi deviennent des émissaires du chaos, et il faut par conséquent les combattre.

Sources

Notes et références

  1. Les préposés aux querelles sont chargés de résoudre les conflits entre spécifiques ou les démêlés avec l'administration.

Ouvrages utilisés

Pour aller plus loin

Bibliographie conseillée

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