Système constructif des pyramides
Le dispositif constructif des pyramides est une théorie sur la méthode de construction des pyramides d'Égypte surtout des trois pyramides du plateau de Gizeh s'appuyant sur la géologie des sites de construction et l'histoire des techniques ouvrières.
Le dispositif constructif des pyramides est une théorie sur la méthode de construction des pyramides d'Égypte surtout des trois pyramides du plateau de Gizeh s'appuyant sur la géologie des sites de construction et l'histoire des techniques ouvrières. Son principe s'inscrirait dans un continuum technique remontant aux empierrements néolithiques et pourrait s'étendre à d'autres constructions pyramidales trouvées dans diverses civilisations humaines.
Cette théorie a été développée par Pierre Crozat, architecte de l'École polytechnique fédérale de Lausanne au travers d'une thèse de doctorat de l'École nationale supérieure des mines de Nancy.
Résumé
La théorie constructive développé par Crozat rapporte que la forme de la construction, une pyramide, est contrainte par l'algorithme de construction des éléments unitaires du dispositif (un bloc empilé en encorbellement sur deux autres), lui-même étant déterminé par la minimisation du travail humain.
La théorie suppose (et s'efforce de démontrer) que le choix du site de construction a été guidé par l'existence d'un gisement de calcaire à pendage pseudo-horizontal et par sa fracturation intrinsèque, due à la géomorphologie du site (pli anticlinal) et de sa tectonique associée, qui délimite déjà naturellement des éléments dans le rocher de module comparable à ceux utilisés pour la construction.
L'algorithme constructif proposé par Crozat génère la forme de la pyramide en étant appliqué itérativement sur chaque face. Une de ses particularités est qu'il ne contraint pas la taille de la construction au départ mais autorise celle-ci de croître au détriment du gisement et théoriquement jusqu'à épuisement de ce dernier.
La théorie de Crozat propose une interprétation nouvelle des textes d'Hérodote, et propose un principe constructif au travers d'une inversion complète du paradigme égyptologique classique, basé le plus souvent sur des théories mettant en œuvre des rampes ou purement machinistes.
Principes
- Emprunt des matériaux sur le site même de la construction, conformément au principe du moindre effort toujours d'actualité dans le domaine des travaux publics (principe résumé comme suit : exploiter la pierre alentour et mettre en tas au centre). De fait, les laisses de carrière et les fronts de taille sont toujours visibles actuellement aux pieds des pyramides de Gizeh.
- extraction des blocs par démissage (boîtes de démissage visibles dans les laisses de carrière)
- Mode opératoire : «poser un bloc sur deux autres, en encorbellement, et de façon additive et récurrente», avec simples leviers posés sur des trépieds. Selon Crozat, ce mode opératoire serait celui rapporté de la bouche des prêtres égyptiens par Hérodote. Le dispositif constructif : «bloc par bloc, face par face, par enveloppes successives» définissant ainsi un accroissement pyramidal.
- Agencement des blocs par dispositif d'appareillage à décrochement horizontal (A. Choisy). Ce terme veut dire simplement que les blocs ne sont pas pré-taillé de manière à ce qu'il aient la même taille, mais sont au contraire ajusté in-situ au moment de la pose de manière à s'imbriquer au mieux les uns dans les autres. Cette méthode est plus économique en termes de travail humain que de retailler la totalité des blocs.
- Construction des systèmes internes des pyramides (couloirs, etc. ) par anticipation dans l'agencement des blocs lors de la construction
- La Grande Galerie est interprétée de façon purement utilitaire, comme un ascenseur oblique, servant à hisser les 52 monolithes de granite de la chambre du Roi, jusqu'à 65 mètres de hauteur. Elle est construite par anticipation comme les autres systèmes internes.
Continuum technique
Cette théorie permet, selon son auteur, de situer les grandes pyramides lisses égyptienne à l'intérieur d'un «continuum technique», trouvant son origine dans les premier épierrements agricoles du néolithique, basé sur une méthode universellement répandue de construction, dite «d'accrétion - exhaussement», qui génère, ordonne et formalise la totalité des édifices tumulaires, y compris les pyramides à degrés, dans le temps et dans l'espace.
Le dispositif constructif des pyramides permettrait aussi de comprendre la naissance de constructions de forme pyramidale dans diverses civilisations éloignées dans le temps et dans l'espace. La construction par accroissement pyramidal se retrouverait par exemple dans les pyramides mayas, où il avait même été ritualisé : on rajoutait une couche à la pyramide lors de certaines occasions guidées par le calendrier religieux. L'exemple le plus frappant est peut-être la pyramide du Devin à Uxmal, qui présente cinq couches successives toujours visibles.
Références
- Pierre Crozat :
- Dispositif constructif des pyramides, Canevas Editeur (1997) (ISBN 2-88382-065-1) .
- Le Génie des pyramides, éd. Dervy, Juin 2002, (ISBN 2844541615) .
- Pierre Crozat et T. Verdel, Dispositif constructif des pyramides : de la géologie à l'édification. - Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l'Ingénieur. JNGG 2002. Nancy, 8-9 Octobre 2002. Cédérom. (ISBN 2-85555-055-6) . 11 p.
Liens externes
- Présentation de la théorie par son auteur sur son site web personnel.
- P. Crozat, Dispositif constructif des pyramides, Atelier "Nouvelles formes d'expression de la systémique", 6ème Congrès Européen de Science des Dispositifs, Paris, 19 - 22 septembre 2005
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